Defiance News
Le "Defiance News" est un journal publié dans la région de Défiance. Certains de ses articles sont en fait issus d'archives d'autres journaux qui retracent l'histoire du monde depuis l'arrivée des Votans.
Sommaire
Sélection d'articles clés
Le gouvernement critiqué pour sa dissimulation d'informations
- Issu des archives du Manhattan Herald
- 22 mars 2013
WASHINGTON, D.C. Suite à la confirmation de la nuit dernière concernant l'existence d'une vie extra-terrestre, une foule de médias est descendue jusqu'au Capitole, réclamant de savoir pourquoi cette nouvelle a été cachée au public durant près de 10 ans. Les officiels du gouvernement continuent de clamer que cette information a été dissimulée au public pour sa propre sécurité - une position qui a été confirmée par les administrations précédentes. Des manifestations similaires ont lieu dans le monde entier où les citoyens attendent que leurs dirigeants leur donnent des réponses. L'anxiété du public a littéralement explosé et les marchés boursiers ont chuté alors que le monde attend l'arrivée de la flotte extraterrestre. Comme Brian Bouchard, chef du Conseil Populaire pour une Gouvernance Honnête, le fait remarquer, "c'est à se demander [...] s'ils ne nous ont rien dit à ce sujet, qu'est-ce qu'ils peuvent encore cacher d'autre ?".
Selon les rapports, les vaisseaux aliens ont été détectée pour la première fois au début de l'année 2000. Les rumeurs de cette dissimulation d'information sont apparues sur Internet dès 2007, mais ont été initialement rejetées, considérées comme faisant parties des théories du complot. Cependant, l'histoire a gagné en crédibilité au cours de ces dernières semaines alors que les premiers fragments de preuves tangibles ont été mis en lumière : e-mails de hauts conseillers de la NASA, photos de télescopes à longue portée et transcriptions de conversations classées entre divers dirigeants mondiaux ont récemment fuité. Comme ces preuves s'accumulaient et que la date d'arrivée des extra-terrestres approchait, ces mêmes dirigeants ont été finalement contraints de révéler la vérité.
En février 2000, la NASA contacté la Maison Blanche pour alerter le gouvernement de leurs conclusions sans précédent. Des sondes surveillant l'espace profond avaient en effet détecté une anomalie que les scientifiques considéraient être la trace de vaisseaux spatiaux se déplaçant à une vitesse proche de celle de la lumière. Un conseil d'experts fut convoqué afin de discuter des répercussions de cette découverte, de la politique scientifique et militaire à l'économie et à la sociologie. Des centaines de questions furent soulevées. L'arrivée des extra-terrestres allait-elle avoir un impact sur la société terrestre ? Sur son économie ? Pourraient-ils introduire sur Terre des virus inconnus ? Et si le pire devait arriver - si les intentions des aliens étaient hostiles - comment pourrait se défendre les Terriens ?
Dans une démonstration de coopération mondiale sans précédent, des milliards de dollars furent injectés dans la recherche militaire. S'exprimant hier matin, le président Obama a confirmé l'existence de plusieurs de ces programmes top secrets militaires. Le premier est la formation de l'Entente Militaire de Coercition, ratifiée en secret par l'ONU en 2000. Au cours des dix dernières années, l'EMC a fait une série de percées technologiques, y compris le projet bio-soldat - visant à créer par génie génétique une nouvelle race de super-soldat. Cette annonce a suscité la controverse, les groupes de défense des droits de l'Homme mettant en avant le dilemme moral posé par l'existence du premier être sensible entièrement synthétique. Une autre révélation choc concerne la technologie anti-gravité qui pourrait, à termes, alimenter tout équipement, du char d'assaut aux hélicoptères. Une source au sein du Pentagone est même allée jusqu'à suggérer la possibilité d'un porte-avions volant, ou "stratonef".
Les dirigeants du monde devraient se réunir bientôt pour une annonce conjointe visant à apaiser les craintes actuels de la population, tout en demandant la patience de chacun jusqu'à ce que le monde en sache plus sur les intentions véritables des extra-terrestres. [SUITE EN PAGE 3]
Un scientifique de haut rang se livre sur les récents événements
Cette semaine, le monde fut ébranlé par l'annonce d'une flotte extra-terrestre actuellement en route vers notre planète. Ce qui suit est l'interview d'un astrophysicien à la retraite qui travaillait à la NASA en 2000, quand les Arches furent détectées pour la première fois. Il a cependant demandé à garder l'anonymat.
Q : Donc, Docteur... Comment avez-vous détecté la flotte en approche la première fois ?
R : Ce fut via la vieille sonde Voyager 1 lancée par la NASA en 1977. Au moment de cette découverte, Voyager 1 était à plus ou moins 100 années lumières de la Terre (ce qui représente approximativement 15 milliards de kilomètres). Le magnétomètre à bord de la sonde enregistra un énorme pic et nous avons tout de suite réalisé qu'il y avait quelque chose dans l'espace. Quelque chose de gros. La décision fut prise d'effectuer un scan dans l'ultraviolet. Après 8h, nous avons reçu les premières images.
Q : Et c'est là que vous avez pu voir le vaisseau ?
R : Pas un vaisseau : tout une flotte. Je n'ai jamais été aussi excité et effrayé de toute ma vie. C'était la première confirmation de l'existence d'une vie extra-terrestre, là, sous nos yeux. L'équipe commença alors à surveiller la situation 24h sur 24, 7 jours sur 7. Voyager continua sa route, mais nous avons par la suite utilisé le télescope Hubble et les radars d'Arecibo pour pointer le tout sur la flotte. Nous avons ainsi pu inférer sa trajectoire et nous rendre rapidement compte que ces vaisseaux arrivaient droit vers nous.
Q : D'accord, donc vous saviez que la flotte arrivait vers la Terre. Comment se sont passés ces premiers jours, en ayant connaissance de ces faits ?
R : Un chaos sans nom. Le président Clinton convoqua son Cabinet, le Comité des chefs d'États-majors interarmées et des experts d'une douzaine de domaines différents. Durant plusieurs jours il y eu des réunions, des élaborations de scénarios ou en tout cas, dans la limite de ce que nous pouvions imaginer comme scénario. Les choses se compliquèrent... Nous n'arrivions pas à un consensus. La seule chose sur laquelle nous étions d'accord était que la taille de cette flotte suggérait un très grand nombre de passagers, ce qui n'était pas de bon augure pour la Terre. Donc, la décision fut prise de ne pas révéler l'information au public.
Q : Vraiment ? Et comment vous sentiez-vous par rapport à ça ?
R : Je ne vais pas mentir, j'étais mitigé. Je veux dire, nous avions l'une des plus grandes découvertes de l'histoire de l'Humanité, et nous ne pouvions en parler. Nous avions peur car nous craignions qu'un jour, un jeune astronome en herbe découvre la même chose que nous et s'approprie la découverte. Bien sûr, l'Entente Militaire de Coercition fut pleinement opérationnelle peu de temps plus tard, écrasant les rumeurs.
En définitive, cela n'avait pas d'importance. Nous savions qu'aucun d'entre nous ne pourrait faire quoi que ce soit à ce sujet. Pas tout de suite, en tout cas. Faire une annonce dix ans avant l'arrivée de la flotte n'aurait fait que provoquer une panique sans nom. Il était logique de continuer à surveiller la situation... Peut-être pour avoir de meilleures réponses à donner au moment où nous serions prêts à aller vers le public.
Q : Et avez vous de "meilleures réponses" ?
R : Pas vraiment. Nous pourrions dire tellement de choses d'ici leur arrivée, sans savoir si ces choses seraient vraies ou non. Néanmoins, nous pouvons dire que les vaisseaux ont maintenu une vitesse constante durant leur voyage. Nous avons détecté des signaux sur des fréquences étranges que nous croyons être de la communication vaisseau-à-vaisseau, mais nos analystes n'ont pas été capables de les déchiffrer. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ces dernières années ont été difficiles pour certains, de savoir que quelque chose est en chemin et d'être incapable de faire quoi que ce soit.
Q : Docteur, croyez-vous que leur intentions sont hostiles ?
R : Honnêtement, je ne saurais le dire. J'espère que non. Je prie Dieu que non. Mais le gouvernement a fait le nécessaire pour nous préparer. Comme le dit le dicton "espérez le meilleur, mais attendez-vous au pire".
Humains et Votans : enfin réunis ?
Tous les films et les bandes dessinées dans le monde ne nous aurait pas préparé à cela.
Quand une flotte de vaisseaux extra-terrestres est arrivée soudainement et mystérieusement sur notre planète plus tôt cette année, les citoyens de la Terre ne savaient pas à quoi s'attendre. Robots géants? Envahisseurs Martiens ? Beaucoup ont estimé les événements sortaient tout droit d'un livre de science-fiction.
"Je n'arrêtais pas d'imaginer cette scène ... vous savez, à partir de ce film. Celui où les aliens font exploser la Maison Blanche", a déclaré Connie Kempany de Milwaukee, dans le Wisconsin. "Je n'oublierai jamais la nuit où ils sont venus. J'ai embrassé ma famille et j'ai prié pour que tout aille bien."
Au lieu de canons à rayons et d'explosions, l'arrivée des extra-terrestre fut complètement différente de ce que nous aurions pu penser. Les Votans étaient un peuple désespéré, humilié par la perte de leur propre système solaire. Leur seul désir était de trouver un nouveau foyer où ils pourraient vivre en paix. Pour beaucoup d'entre nous, leur venue fut considérée comme l'aboutissement de centaines d'années de spéculations... Un signe que nous n'étions définitivement pas seuls dans l'univers.
"Bien sûr que j'avais peur au début. Qui ne l'aurait pas été ?" dit Dana Melton de Tuscaloosa, en Alabama. "Mais après avoir vu cette séquence montrant certains d'entre eux sortant de ces arches... De ces mères portant leurs bébés, de ces hommes et ces femmes à la recherche d'une vie meilleure, cela m'a donné envie de concocter un lot de petits pains pour les inviter à dîner."
Les réactions ont été des plus diverses, de la curiosité et le désir d'en savoir plus sur ces visiteurs à la franche hostilité. Des rapports de violence et d'animosité ont vu le jour partout dans le monde, surtout dans les zones les plus durement touchés par la récente récession mondiale.
Selon Nick Mueller d'Orlando, en Floride : "Vous savez, je ne veux pas manquer de respect. Mais nous, les Humains, nous avons eu assez de problèmes par nous-mêmes. Et maintenant je suis censé faire quoi, juste laisser tel quel et leur faire une place ? Haha... Je ne suis pas de ce genre là."
Heureusement, la plupart des «Terriens» ont accueilli l'arrivée de ces visiteurs avec un mélange de curiosité et de désir d'en savoir plus à leur sujet. "Il y a tellement de choses que nous ne connaissons pas sur les Votans", a déclaré Stephanie Bing de Sandusky, dans l'Ohio. "Mais rien de positif ne viendra si nous avons peur d'eux."
Il y a encore des progrès considérables à faire dans le but d'apaiser les tensions entre Humains et immigrants Votans. Mais comment les Votans eux-mêmes imaginent-ils la vie sur la planète Terre ? Onulu Toruku, un porte-parole du Collectif Votanis, a déclaré : "nous sommes heureux et honorés d'être accueillis avec des bras ouverts par les habitants de la Terre". En revanche, Egetha Nyira, une Irathienne (probablement de la famille d'Irisa Nyira), a déclaré que notre peuple "puait le shtako", ce que l'on peut traduire par "sentir la merd*".
Un nouveau livre révèle les secrets d'un monde mourant
Le monde de l'édition est en effervescence suite à l'annonce de la publication la semaine prochaine du premier livre relatant les principaux événements qui ont conduit à la destruction du système Votanis.
Lillian Everland, célèbre auteur de livres tels que "The Bravery Nine", a passé l'année dernière à s’entretenir avec des Votans ayant survécu à la catastrophe qui leur a coûté leur système solaire originel. Dans l'extrait suivant, Mme Everland décrit le doute, la panique et le chaos qui se sont produits quand les extra-terrestres ont appris leur système était sur le point d'être anéanti par une collision stellaire. Dans ces pages, vous lirez ces derniers jours désespérés - alors que les ingénieurs se creusaient les méninges pour construire des vaisseaux de sauvetage, que les voisins se battaient entre eux pour obtenir une place à bord, et que les familles se déchiraient, disant leurs derniers adieux à leurs proches qu'ils ne reverraient plus jamais.
L'histoire commence des centaines d'années avant l'exode spatial, quand les scientifiques Indogènes ont fait leur fatidique découverte. Les autres races extraterrestres ont accueillis leur annonce avec doute et scepticisme. Cela ne pouvait être qu'une erreur. Comment se pourrait-il en effet que quelque chose de si inattendu et si rare puisse éradiquer toute forme de vie dans leur système solaire ? Lentement mais sûrement, ils ont été contraints à accepter la réalité. Les gens ont commencé à s'inquiéter, à se tourner vers leurs dirigeants pour chercher de l'aide. Dans un premier temps, leurs demandes sont restées lettre morte. Personne n'était prêt à engager les énormes ressources nécessaires pour construire la flotte d'Arches proposée. Mais comme le temps passait et que le jour fatidique approchait, les dirigeants Votans furent contraints d'affronter la réalité.
Extrait d'un discours de Kumbak Iro, Skabolo du Shirivanawo :
"Compatriotes Castithans ... Ce n'est pas le moment d'avoir peur. Au contraire, il est temps pour nous de nous réunir en un seul peuple, et de montrer aux autres races notre force et notre résilience face à l'inévitable. Nous sommes une civilisation qui a surmonté des obstacles énormes durant notre riche histoire, et il n'y a aucune raison de croire que cette heure décisive ne peut pas être un autre de ces moments. Beaucoup d'entre vous se verront demander des sacrifices d'une manière qui peut paraître incompréhensible pour vous. Mais avec la bénédiction de Rayetso, nous allons conquérir cette grande terreur, et le peuple Castithan ... hum, je veux dire le peuple Votan ... va perdurer."
La construction de la flotte a commencé immédiatement, alors que les races Votanes avaient finalement accepté le fait que leur temps était compté. Cependant, des rumeurs ont commencé à se répandre que les arches ne serait pas en mesure d'embarquer la population Votan dans son entièreté. Une panique sans nom saisit les cinq planètes, jusqu'à ce que leurs gouvernements interviennent et tentent d'organiser l'exode. Chaque race eut son propre processus pour déterminer qui resterait et qui partirait. Pour les Castithans, seuls les membres des castes (ou "Liros") supérieures de la race ont été sélectionnés pour faire le voyage (bien sûr, certains membres des liros inférieurs ont réussi à monter à bord, par le jeu, le troc de passage, ou même clandestinement). Pour les Irathiens, des tests tribaux, religieux et de combat déterminaient ceux qui méritaient une place à bord. Les Indogènes, ces merveilles de pragmatisme à tête chauve, ont très simplement convenu que les meilleurs et plus brillants représentants de leur espèce devaient survivre. Les races les moins politiquement représentées comme les Sensoths, les Liberatas et les Gulanéens furent les grandes perdantes, bien moins représentées à bord des Arches que les trois autres races précédemment citées. Les familles furent déchirées. Beaucoup ont été contraints d'abandonner leurs biens les plus précieux. Certains décidèrent également de rester sur leur terre natale condamnée plutôt que de faire face à un avenir incertain sur une étrange planète inconnue.
Les Nations-Unies offrent aux extra-terrestres un territoire au Brésil
- Issus des archives de The Washington Gazette
Suite à une courte victoire, l'Assemblée générale des Nations Unies a voté pour accorder un lopin de terre au Brésil d'environ 1560 km de diamètre pour les Votans et ce, à titre permanent. Le vote était de 128 pour et 55 contre (et 11 abstentions), à peine suffisant pour assurer la majorité des deux tiers requise pour faire passer la mesure. Plusieurs pays, comme la France, l'Australie et l'Inde se sont abstenus, de peur qu'un "oui" puisse inciter d'autres émeutes suite aux flambées de violence dans ces pays au début du mois.
Via une brève déclaration, le Secrétaire général a déclaré : "Cette victoire représente un effort mondial pour instaurer une paix durable avec les Votans, suite à notre première période de peur et de doute." Lors du vote, une grande foule de manifestants a entouré le siège de l'ONU à Manhattan, et d'autres manifestations sont prévues dans plusieurs grandes villes à travers le monde.
Les discussions sur l'octroi d'une colonie aux Votans ont commencé quelques mois après leur arrivée soudaine en avril 2013. Les dirigeants du monde avaient hâte de former des liens diplomatiques avec les extra-terrestres, mais aucun pays n'était prêt à offrir de sa propre terre, et les nations refusaient toute demande de citoyenneté permanente. La controverse a éclaté l'année dernière lorsque les Nations Unies ont accordé une place aux Votans à l'Assemblée générale. En dépit de cette branche d'olivier, la violence contre les visiteurs venus d'ailleurs a augmenté de façon spectaculaire, et la grande majorité des Votans préférait rester à bord de leurs vaisseaux en orbite dans un état de vie suspendue. "C'est une situation intenable", explique Onulu Toruku, l'ambassadeur Votan à l'ONU, "Mais nous espérons que cette colonie représente la première étape de notre longue route vers l'assimilation pacifique."
La nouvelle colonie sera nommé Sulos, nom donné à l'une des étoiles jumelles de l'ancien système Votanis. Même si le territoire proposé pour Sulos est situé dans une des régions les moins peuplées du Brésil (une section de forêt dense tropicale à cheval sur le fleuve Amazone), des dizaines de milliers d'êtres humains seront déplacés pour l'arrangement. Les Votans insistent sur le fait qu'ils vont co-exister pacifiquement avec les humains qui refusent de quitter l'endroit, bien que ces derniers restent sceptiques. Un vote distinct de l'Assemblée générale est toujours en cours sur la question de savoir s'il faut permettre aux Votans d'utiliser leur technologies de terraformation "révolutionnaires" pour convertir Sulos en un paysage qui ressemble davantage à leurs planètes d'origine. Des experts dans un certain nombre de domaines ont déjà formulé des objections concernant l'impact que cette technologie extraterrestre aura non seulement sur les plantes locales et la vie animale, mais aussi sur l'environnement mondial.
Malgré la tourmente, les dirigeants Votan restent de bonne humeur après la décision d'aujourd'hui. "Nous sommes honorés par la générosité des habitants de la Terre", a déclaré Toruku. "Lorsque nous regarderons en arrière, nous verrons ce jour comme un événement majeur qui a conduit à la fusion de nos deux mondes."
Après le vote, l'ambassadeur a été escorté jusqu'à son domicile par une équipe d'agents de sécurité armés qui patrouillent désormais 24/7. Les manifestants en dehors de la maison ne partagent pas l'optimisme de Toruku. "Je ne peux pas croire que nous en sommes là", a déclaré un manifestant. "Vous savez, ils sont déjà en train de lorgner sur des terres au Mexique et au Pérou. Quand est-ce que ça va s'arrêter ? Si nous continuons à leur donner tout ce qu'ils demandent, ce n'est qu'une question de temps avant que nous ayons nous même besoin de leur demander des terres."
Plaidoyer contre l'assimiliation
- L'appel d'un humble Votan concerné.
Mes compatriotes Votans : Castithans et Indogènes, Irathiens et Sensoths, Liberatas et Gulanéens. Nos dirigeants voudraient vous faire croire qu'un nouveau jour s'est levé. Que la coexistence pacifique avec les humains est non seulement possible, mais aussi une étape inévitable vers un avenir solidaire.
C'est un mensonge.
La vérité est que le présent est une période sombre pour le Collectif, pleine de périls. Je suis ici pour vous dire, mes frères et sœurs, que compromettre nos valeurs les plus sacrées est la plus grande erreur que nous pourrions jamais faire. Pour un peuple qui a lutté si courageusement et tant souffert, tourner le dos à la chose même qui nous rend unique -notre propre patrimoine- nous conduira inévitablement à notre perte.
Vous pouvez dire: "Mais le fondement même du Collectif de Votanis lui-même est la tolérance !".
Il est vrai que nos six races se sont réunies à un moment de grand besoin. Nous avons mis de côté nos différences et nous sommes regroupés pour une cause commune. Mais nous sommes un peuple forgé par les circonstances. Nous partageons la perte de notre maison. Aucun d'entre nous ne songerait à éradiquer ce qui fait des autres races des entités uniques, pas plus que nous ne devrions leur permettre de faire la même chose pour nous. Ceci, nous le comprenons parce que nous comprenons tous à quel point il est important de se cramponner à notre patrimoine.
Beaucoup d'entre vous ont en tête la récente «success story» de l'intégration pacifique annoncée par les médias Humains, cette petite communauté en Amérique du Nord appelé Utopia, où Humains et Votans ont décidé de vivre côte-à-côte. Ils disent qu'Utopia est l'esprit même de la coopération. Je dis que c'est une tentative pour nous asservir.
D'autres "Utopies" sont en cours de planification, y compris celle de la vallée de Yosemite, suggérant un complot généralisé pour prendre au piège notre peuple et laver son cerveau. Voici un échantillon de leur brochure vantant les mérites de leur «grande expérience» :
"La vallée de Yosemite fournira une communauté ouverte où les Humains et les Votans pourront travailler ensemble pour favoriser une meilleure compréhension de l'autre. Venez vous prélasser dans la gloire de la nature, au sein de 18 kilomètres carrés de forêt vierge nichés à l'ombre du Demidôme. Profitez d'une myriade d'activités en plein air dans un endroit doux, où Humains et Votans peuvent vivre en paix. Venez partager vos histoires autour d'un feu de camp et, ensemble, nous allons construire un avenir aussi brillant que les étoiles dans le ciel."
Les étoiles, en effet ! Sont-ils aveugles ? Qu'en est-il du système Votanis ? Ne réalisent-ils pas que chaque fois que nous regardons le ciel, nous regardons le cimetière des milliards d'êtres laissées pour compte sur nos planètes ? Non, nous n'emprunterons pas leurs sentiers panoramiques. Nous n'irons pas chanter leur musique folk ou manger leur granola. Il s'agit d'un complot ourdi par les humains pour effacer notre identité même. Beaucoup d'entre vous ont été forcés de quitter leur famille. Ne manquez pas de respect envers leur mémoire en acceptant un faux paradis.
"Mais la Terre est leur maison. Nous ne sommes que de simples invités ici."
Oui, c'est vrai. Nous ne sommes pas le peuple indigène de cette planète. Nos dirigeants nous disent que c'est un miracle que nous ayons fait tout ce chemin. Que ces êtres humains ont montré plus de générosité et de bonté envers nous que ce que nous aurions pu espérer et que nous devrions être reconnaissants. Mais reconnaissant pour quoi, je vous le demande ? Pour les regards de malveillance qui nous saluent dans la rue ? Pour les graffitis haineux ? Ou une sauvage raclée dans une ruelle?
Oui, le gouvernement humain a été très bienveillant, nous fournissant les colonies de Sulos, Omec et Irath. Pourtant, ces dernières ne sont-elles pas au final des ghettos ? Les gouvernements de la Terre ne nous accorde pas la citoyenneté. Ils ne vont pas nous permettre d'explorer et nous installer en tant que peuple libre. Ils nous maintiennent tels des les animaux en cage pour une seule raison : pour nous contrôler. Ils prétendent nos terraformeurs pour des machines dangereuses qui pourraient causer des ravages sur leur écosystème. Que veulent-ils nous dire, sinon qu'ils méprisent tout ce qui touche aux Votans et qu'ils ne permettront pas à notre culture de se propager.
Ils ont même empoisonné nos dirigeants. Onulu Toruku n'est rien de plus qu'une marionnette de l'Organisation des Nations Unies, s'inclinant comme un kwofo et cédant à tous leurs caprices. Nous avons ouvert nos frontières pour eux mais ils ne feraient pas de même pour nous. Combien de temps avant que Toruku n'ouvre les portes et laisse les loups à dent de sabre entrer dans nos maisons pour dévorer nos jeunes ?
"Alors peut-être que nous devrions admettre la défaite. Trouver une autre planète."
L'exode a pris des centaines d'années de planification et demandé l'effort combiné de six races différentes. Nous n'avons pas les ressources pour essayer à nouveau. Et nous ne recevrons aucune aide des Humains. Quiconque croit qu'ils vont nous fournir de l'aide pour ça est un bangga.
Et pourquoi devrions-nous partir ? Nous avons été obligés de le faire une fois déjà. Nous avons fait suffisamment de sacrifices. Nous devons penser à nos frères et sœurs dans l'hypersommeil,toujours à bord des arches en orbite. Ils ne peuvent pas parler pour eux-mêmes, alors nous devons parler en leur nom. Nous sommes nettement supérieures aux Humains dans tous les domaines. Ils devraient nous remercier de ce que nous avons partagé avec eux, notre technologie, notre culture. Il est temps que nous affirmions nos droits. La Terre est notre futur. Ne nous laissons pas influencer par ces discours sur l'intégration. Nous devons lutter pour la pureté de notre peuple. Eshkizhiwa ki hivizhiwa ksa.
Édition spéciale du 18 mars 2023
- Tiré des archives de The Affiliated Press
17:35 – Onulu Toruku, l'Ambassadeur Votan à l'Assemblée générale de l'ONU, a été abattu de trois balles par un inconnu en quittant le bâtiment des Nations Unies à New York. Son statut est inconnu. Des images de l'attaque ont été retransmises en direct à la télévision. Des équipes de cameraman ont reçu l'ordre de quitter les lieux. Le suspect est en fuite. Aucune autre information n'est disponible.
17:48 – La police a bouclé la zone dans un rayon de cinq pâtés de maisons. D'autres forces de l'ordre ont été appelées depuis les arrondissements voisins. L'Hôtel de ville refuse de commenter pour le moment, mais une chasse dans toute la ville est en cours. L'état de l'ambassadeur Toruku reste inconnu.
17:56 – Des séquences vidéo de la fusillade sont passées virales sur Internet. La police encourage les citoyens locaux à partager toute information qu'ils pourraient avoir qui pourrait identifier l'agresseur.
18:12 – Le maire a confirmé que l'ambassadeur Toruku a été transporté au Centre Médical du Mt. Sinai, où il est toujours dans un état critique. Trois hommes Castithans ont été arrêtés à l'extérieur du bâtiment pour avoir agressé le personnel de sécurité de l'hôpital.
18:29 – Le Président se réunit avec les membres du consulat Votan à Washington DC. La Maison Blanche n'a publié aucune déclaration, elle demande aux gens du monde entier de prier pour le rétablissement rapide de l'ambassadeur Toruku.
18:50 – NON CONFIRMÉ: plusieurs agences de presse rapportent que l'ambassadeur Toruku est mort. Nous essayons de contacter l'hôpital pour confirmation.
18:54 – Nous avons reçu des vidéos de téléphone portable montrant un raid dans un appartement à Manhattan. Un unique suspect humain de sexe masculin a été placé en détention.
19:03 – Nous avons reçu la confirmation officielle que Onulu Toruku, l'ambassadeur Votan à l'Organisation des Nations Unies, est mort il y a quinze minutes.
19:14 – Les rapports décrivent qu'un grand nombre de Votans se réunit à Central Park. Le maire exhorte les citoyens à rester calme, même si un certain nombre de voitures de police ont été réorientées vers le parc pour contrôler la foule.
19:22 – De nombreuses personnes qui ont vu la vidéo de la fusillade prétendent que le suspect placé en garde à vue se nomme John Paul Bullock, un préposé à l'entretien d'ascenseur de Brooklyn. La police ne confirme pas son identité et a emmené le suspect vers une destination inconnue.
19:36 – Des violences ont éclaté dans Central Park entre Votans et passants Humains, les premiers étant à l'origine des violences. Un témoin oculaire affirme que la police a tiré des gaz lacrymogènes dans la foule. Le chef de la police insiste sur le fait que les Votans ont incité à la violence. Les rapports sont fragmentaires, mais il semblerait qu'au moins 13 Humains et Votans sont morts.
19:48 – Le président vient de publier une déclaration condamnant la violence de Central Park et désavouant l'assassin. La délégation Votane vient de quitter la Maison Blanche.
20:01 – Une grande foule d'émeutiers Votans marche sur le bâtiment des Nations Unies, incendiant des voitures le long de son chemin. Tout le trafic entrant dans Manhattan a été arrêté.
20:09 – La Garde nationale a été mobilisée pour réprimer la violence à New York. Des réservistes ont été rappelés au service actif. Des rapports épars parlent de vandalisme, d'incendies et d'autres affrontements entre Humains et Votans.
20:34 – Le Président a déclaré la loi martiale dans la ville de New York.
Portrait d'un tueur
- Tiré des archives de the Manhattan Herald
Des détails au sujet de l'assassin qui abattu Onulu Toruku
Il y a cinq jours, un manutentionnaire à l'entretien d'ascenseur reclus du nom de John Paul Bullock a assassiné l'ambassadeur Votan à l'Organisation des Nations Unies. Le Département d'Etat a officiellement classé l'assassin comme un terroriste, d'ancien collèges le qualifiant plutôt de psychotique tandis que les dirigeants Votans sont allés jusqu'à le qualifier d'homme le plus dangereux au monde. Mais qui est-il vraiment ? Des détails choquants ont vu le jour, dépeignant l'image d'un homme qui, à lui seul, a détruit tout espoir d'un règlement pacifique entre Humains et extra-terrestres. Bullock a grandi à Columbus, dans l'Ohio, seul fils d'une femme au foyer et d'un ingénieur en aéronautique. Enfant, Bullock était solitaire et capricieux. Plusieurs de ses professeurs d'école primaire ont noté qu'il semblait intelligent, mais il n'était pas assez appliqué en classe. Ses tendances de passif-agressif s'épanouirent en une franche hostilité, comme en témoigne un dossier scolaire remplit d'absentéisme et (nos sources ont révélé) de plusieurs passages en maison de redressement pour juvéniles.
A 17 ans, Bullock a quitté l'école secondaire et s'est enrôlé dans l'EMC. Là, il eut l'air de trouver un but nouveau à sa vie, s'adaptant rapidement à la vie enrégimentée. Il marqua des points en tant que tireur d'élite et fut déployé au Brésil en tant que gardien de la paix près de la frontière de la colonie Sulos. Il existe peu de traces de ses années en Amérique du Sud, bien que certains qui prétendent le connaître spéculent qu'il pourrait avoir eu une liaison avec une femme locale Castithane. La romance ne dura cependant pas, alors que les performances de Bullock dans l'armée commençaient à en souffrir. Il fut déchargé avec déshonneur et renvoyé aux États-Unis. Ses parents le désavouèrent, et Bullock déménagea dans un petit appartement dans la banlieue de Chicago.
Bullock a participé à un certain nombre d'entreprises commerciales qui échouèrent rapidement et il se retrouva bien vite sans le sou. Il commença à assister aux réunions dans le métro d'une organisation "pro-Humanité" et il fut vu à plusieurs reprises distribuant des tracts en leur faveur. Bullock a été arrêté en mai 2020 pour la tentative d'enlèvement d'un homme d'affaires Votan bien connu. Ses complices furent inculpés, mais Bullock fut libéré faute de preuves. Il déménagea à New York, où il occupa un large éventail de postes de travaux d'entretien. Bullock était perçu par ses collègues comme un plaisantin, toujours là pour faire une blague raciste ou aller prendre une bière après le travail. C'est suite à l'une de ces sorties que Bullock commença à narguer sans relâche un collègue Liberata. Quand d'autres sont venus en aide au Liberata, Bullock s'est mis en colère et ne se présenta pas au travail le lendemain, envoyant à son contremaître un message annonçant qu'il allait cesser de travailler.
C'est à cette époque que Bullock s'est marié et a déménagé dans un immeuble d'habitation délabrées dans le bas Manhattan. La police est venue plusieurs fois à l'appartement suite à des appels de perturbations, mais la femme de Bullock refusa de porter plainte. Les dossiers médicaux (obtenus par une source confidentielle) montrent que Bullock a fait des voyages répétitifs dans une clinique locale, se plaignant d'une persistante "de douleurs dans l'estomac." Il prit un emploi comme réparateur d'ascenseur pour une entreprise qui avait servi dans la construction des bâtiments des Nations Unies à New York. Le jour du meurtre, Bullock attendait à l'extérieur avec un pistolet de petit calibre enveloppé dans un mouchoir. Dès que l'ambassadeur Votan quitta le bâtiment, Bullock l'approcha en criant "Umya ksa myunda, usha ksa myunda» (ce qui signifie, en Castithan, "Ni maintenant, ni jamais"). Il tira à trois reprises, puis lâcha l'arme et courut à travers un couloir de service à proximité.
Des passants virent Bullock à sept blocs de là, où il brûla un feu rouge avant d'avoir un accident de circulation. Bullock a été vu fuyant la scène en boitant d'une jambe, gravement blessé. La police l'a retrouvé dans son appartement 45 minutes plus tard. Une brève fusillade a suivi. Deux policiers ont été blessés ainsi que Bullock lui-même, qui a été placé en détention. La police a trouvé des tracts anti-Votan dans l'appartement, ainsi que ce qui semblait être un manifeste rédigé par Bullock sur les dangers de l'intégration Votane. Les Votans s'hérissèrent lorsque les autorités Humaines, en citant les lois d'une procédure régulière, refusèrent de leur remettre le tireur. Désormais, ils ont changé leur fusil d'épaule, mais c'est trop tard.
Avec les rumeurs de conspiration qui sévissent, le ressentiment entre Humains et Votans a atteint son paroxysme. Certains politiciens Votan ont suggéré que l'EMC a commandité l'assassinat afin d'éviter des négociations et éviter le scénario d'une première frappe. À l'inverse, certaines organisations pro-Humaines ont accusé les Votans d'avoir organisé l'attaque eux-mêmes afin de recueillir la sympathie du public.
Bien sûr, aucune de ces informations n'a permis de calmer la violence qui a éclaté à la suite des émeutes de New York. Des escarmouches similaires ont éclaté à travers le monde. Le Collectif de Votanis a coupé toutes les relations diplomatiques et a fermé les frontières des colonies de Sulos, Omec et Irath. Sauf reprise des pourparlers, ce qui semble très peu probable à ce stade, il semble que nous dirigeons vers une guerre totale opposant Humains et Votans.
Une vue des tranchées
24 novembre 2024
La ville est plongée dans l'obscurité. Quelqu'un a coupé l'alimentation électrique quasiment trois jours plus tôt. Puis tout à coup, un éclat rouge s'élève au-dessus de l'horizon accompagné d'un bruit de sirène. Des coups de feu éparses retentissent, suivis par de lourdes explosions. Et puis, le silence. Nous sommes à l'affut des voix de survivants, de l'ennemi... n'importe qui. Quelqu'un crie de douleur. Les médecins se lèvent d'un bond. Les rues sont tellement encombrées de débris qu'ils sont obligés de laisser leur ambulance derrière. Ils portent leurs sacs à leur épaule et disparaissent dans la nuit. Je souhaite que rien ne leur arrive. Parce que, voyez-vous, nous ne sommes pas en Afghanistan ni à Jakarta ou au Nouveau Caire. Nous sommes à Oklahoma City. Ces bons vieux Etats-Unis d'Amérique.
Je me tiens dans le centre de commande avancé de la 9ème Division de l'EMC. C'est le nom qu'ils ont donné à cette pharmacie bombardée. Deux jours plus tôt, des forces Votanes ont déboulé sur la route I-40. Plusieurs milliers de personnes sont mortes dans cette première vague, jusqu'à ce que les troupes de l'EMC les repoussent et érigent une barricade. Ici, dans la pharmacie, les officiers de communication aboient dans des radios portatives, retransmettant les ordres donnés par un Commandant sinistre qui fait les cents pas tel un animal en cage, et donnant des coups de pieds dans les vieux flacons de médicaments qui jonchent le sol. Il demande à ses hommes de garder espoir mais je lis le doute dans ses yeux.
Juste à cet instant, un jeune soldat se précipite dans la pièce, présente un salut crispé au Commandant et lui tend un bout de papier. Il l'informe que la moitié de son escouade a été tuée lors de la dernière attaque, y compris leur Executive Officer. Le Commandant soupire et examine ce jeune homme. Maigre, fatigué. A peine sorti de l'enfance. Il pourrait tout à fait représenter l'EMC.
"Quel est ton nom, petit ?"
"Première Classe Joshua Nolan, monsieur."
"T'as une mine de déterré, petit. Prend un peu de bouffe avant de repartir."
"Mais, monsieur..."
"C'est un ordre. T'auras besoin besoin d'énergie pour la prochaine campagne... Caporal Nolan."
Le Caporal Nolan présente son salut et sors. Je me tourne vers le Commandant et lui demande pourquoi avoir agi ainsi. "Les promotions sur les champs de bataille, il y en a à la pelle dernièrement" dit-il. "De toute évidence, la Compagnie Delta ne passera pas la nuit. S'il survit, il l'aura méritée. Sinon ? Et bien, au moins il pourra penser à quelque chose d'agréable quand la fin viendra."
Je retrouve le Caporal Nolan dehors et le félicite pour sa promotion. Il me répond "A quoi bon avoir un grade si vous n'êtes plus là pour en profiter ?". Il me tend une boîte de pêches lyophilisées puis on s'accroupit tous deux. Je remarque qu'il touche à peine à sa nourriture - il stresse à l'idée de rejoindre ses camarades.
Je grimace à chaque bombe que j'entends exploser au loin. Pas Nolan. Je lui demande pourquoi. Il se trouve que Nolan participe à cette guerre depuis un peu plus d'un an. Comme beaucoup d'autres sur la ligne de front, il n'a que 21 ans, ce qui signifie qu'il n'en avait que 10 lorsque les Votans sont arrivés sur Terre. Beaucoup d'eau a coulé depuis. Des années de colère suivies par l'étincelle qui enflamma le monde. Il était là lors de la bataille de St. Louis. Je lui demande ce qui est arrivé à sa famille. Il détourne le regard et murmure : "Beaucoup de choses." Je lui demande de préciser, mais il refuse. Il répond juste qu'il ne retournera jamais chez lui. Plus jamais.
Nolan soupire, portant sur ses épaules un poids bien trop lourd pour son âge. Il a déjà ce regard, celui que les Marines avaient l'habitude d'appeler le regard des 1000-yards. Je lui demande s'il s'en sortira. Il hausse simplement les épaules. Le bruit des coups de feu reprend. Nolan se lève, et me tend sa boîte à moitié consommée. "Je dois y retourner", c'est la seule chose qu'il dira. Puis il repart. Je lui souhaite bonne chance, en me demandant s'il passera réellement la nuit. Je leur souhaite à tous bonne chance.
Le nucléaire arrive à Saint-Louis
- Tiré des archives du Manhattan Herald
Pour la première fois, mercredi, des ingénieurs ont mis sous tension un tout nouveau réacteur nucléaire le long du Mississipi à St. Louis, l'une des sept centrales supplémentaires mises en services en Amérique du Nord depuis le début de la guerre. La construction n'a durée que deux années, grâce à la mobilisation du Corps d'Ingénierie de l'Entente Militaire de Coercition qui appuya le projet. Ce temps record s'explique probablement par le désespoir de l'humanité face à une crise énergétique mondiale.
Cette guerre mondiale a interrompu la quasi-totalité de la production de pétrole et réduit de moitié les échanges avec les pays étrangers. Les États-Unis ont longtemps été critiqués pour avoir abusé du pétrole, et il semble que nous en payons le prix aujourd'hui. L'Entente Militaire de Coercition a réquisitionné la majorité des ressources de l'état en pétrole, charbon et gaz naturel au titre de l'effort de guerre, laissant ainsi des millions de personnes sans énergie ni chauffage. La politique de l'EMC était de remplacer les sources d'énergies basées sur le pétrole par de l'énergie nucléaire. Mais, même avec un rythme accéléré, il faut généralement une décennie environ pour en construire une, et de plus en plus de spécialistes préviennent que l'énergie nucléaire n'est pas la solution idéale pour combler nos besoins actuels en temps de guerre. Malgré ces avertissements, plusieurs centrales (y compris celles de Denver et d'Orlando) ont été mises en service depuis le début des hostilités. Leur construction rapide a amené plusieurs personnes à se demander si l'EMC n'aurait pas anticipé cette crise énergétique, ou peut-être même l'avoir planifiée.
Ce n'est un secret pour personne que la guerre ne tourne pas à notre avantage. Malgré le déploiement des bio-soldats génétiquement augmentés ainsi que de la flotte de Stratocarrier de l'EMC, les aliens ont l'avantage sur le champ de bataille grâce à leur "Vo-Tech" qui ne doit pas être sous-estimée. Leurs armes conventionnelles et biologiques sont largement supérieures aux nôtres, et il semble que leur technologie avancée leur procure une source presque inépuisable d'énergie.
Prêt à tout pour garder pied, la machine de guerre qu'est l'EMC consomme des ressources - aussi bien humaines que naturelles - à une vitesse astronomique, et conscrit des jeunes hommes et femmes dans tout le pays pour les rallier à leur cause. Et les prévisions sont loin d'être joyeuses, les experts prévoient que la guerre va empirer dans les années à venir, surtout si les rumeurs disant que les Votans cacheraient encore leurs armes les plus mortelles sont fondées. Des témoins dans plusieurs états affirment avoir aperçu sur le champ de bataille une "septième race" inconnue jusqu'à présent, mais cela reste encore à prouver.
Il reste encore de l'espoir, cependant. Plusieurs semaines auparavant, des commandos de l'EMC ont attaqué un laboratoire de recherche Indogène à Seattle et capturé l'équipe de scientifiques alien ainsi que leur équipement encore intact. Nos scientifiques travaillent jour et nuit pour tenter de comprendre cette technologie afin de l'utiliser pour le bien de l'humanité. Personne ne sait combien de temps encore sera nécessaire, mais il s'agit probablement d'une meilleure alternative à notre rafistolage actuel à base de nucléaire. L'EMC a assoupli de nombreux protocoles de sécurité afin d'accélérer la construction de nouveaux réacteurs. Les critiques sont prompts à rappeler les erreurs passées - en citant les catastrophes de Tchernobyl, Three Mile Island et Fukushima Daiichi (cette dernière résultant du tsunami de 2011). Même en temps de paix, les centrales nucléaires nécessitent beaucoup de soin. Au rythme où poussent les nouvelles centrales, les scientifiques prédisent qu'il n'est qu'une question de temps avant qu'il ne faille faire face à une catastrophe majeure.
Pendant ce temps, ces mesures provisoires devront suffire car les citoyens appellent leurs dirigeants à l'aide. Rien que l'hiver dernier, environ 3 million de personnes d'Amérique du Nord sont mortes à cause du manque de chauffage. Cette crise a conduit à de nombreux conflits mineurs autour du globe. Hormis les Xénoguerres des humains contre les Votans, les conflits entre humains et humains voire même aliens contre aliens sont de plus en plus fréquents. Certains pensent que nous vivons la fin du monde. Quelque soit l'endroit où ils regardent, ils ne voient que la guerre, la famine et la maladie nous envahir - le spectre pâle de la mort planant au-dessus d'eux. C'est probablement la raison pour laquelle beaucoup appellent ce conflit mondial les "Guerres Pâles".
Chute des Arches
Ce qui suit est une transcription partielle tirée de l'agence The Affiliated Press du 5 janvier 2030 - la journée connue sous le nom de Chute des Arches. Ce document a été retrouvé dans les décombres d'un bâtiment bombardé dans le sud de Manhattan quasiment 8 ans plus tôt.
15:02 GMT : Nos filiales à Shanghai et Hong Kong nous signalent des interruptions de réseau cellulaire dans toute l'Asie du sud-est. Plus d'informations à venir le temps que nous confirmions les faits.
15:07 GMT : Des stations à Moscou et Helsinki signalent des incidents similaires de perte de signal cellulaire.
15:14 GMT : Les réseaux cellulaires de tout le globe sont HS. Les communications via le réseau de fibres optiques sont toujours opérationnelles. Nous tentons de contacter le gouvernement américain pour recueillir leurs commentaires, même si certains experts supposent que ces pannes sont dues à un problème avec notre réseau de satellites.
15:20 GMT : FLASH SPECIAL. On nous signale d'énormes explosions dans le ciel au-dessus de New York, Londres, Mumbai et ailleurs. Les arches se trouvant dans l'espace ? En attente de confirmation. Plus de détails à venir.
15:24 GMT : Nous venons de recevoir la confirmation que les arches Votanes ont explosé simultanément dans l'espace, pour une raison inconnue. Des observatoires de par le monde suivent la trace de milliers d'objets quittant leur orbite. L'impact est prévu dans l'heure.
15:58 GMT : Des sources en dehors de Stockholm signalent que l'ambassade des Etats-Unis a été complètement détruite suite à la chute d'un éclat.
16:01 GMT : Une chaîne de télévision française rapporte que le météorite qui s'est écrasé devant un café des Champs-Elysées est gravé d'inscriptions Indogènes. Les autorités ont demandé aux citoyens d'éviter d'entrer en contact avec les débris spatiaux.
16:10 GMT : Les gouvernements autour du monde demandent aux citoyens de se réfugier et d'éviter à tout prix de sortir de chez eux. Plus de détails seront communiqués dès qu'ils seront à notre disposition.
16:46 GMT : Notre filiale de San Diego nous rapporte qu'une immense flèche de métal a émergé d'un cratère. Des passants ont observé de l'énergie qui se concentre au sommet de la flèche, ainsi qu'un bourdonnement audible à des kilomètres.
16:51 GMT : Nous avons perdu le contact avec notre filiale de San Diego.
17:23 GMT : CONFIRMATION - Des fragments des Arches tombés se sont à présent "activés". Des sismologues de l'USGS observent des valeurs sur l'échelle de Richter jamais atteintes dans l'histoire de la planète.
18:01 GMT : Nous avons des difficultés à traiter l'afflux de rapports de destruction géologiques. L'affaissement de l'Himalaya. Des côtes qui s'effritent dans le sud de la Floride. Une doline de 1,6km de diamètre à l'extérieur de Berlin. Des records de chaleur en Antarctique et de la neige en Tunisie.
18:06 GMT : Nous avons perdu le contact avec toutes les filiales de San Francisco. Les dernières images diffusées montraient un raz-de-marée de taille incroyable. Le nombre exact de morts n'est pas encore connu, mais les premières estimations l'évalue à des centaines de milliers de victimes.
18:17 GMT : Nous avons perdu le contact avec la totalité des filiales en dehors de l'Amérique du nord.
18:33 GMT : Quelque chose se passe à l'extérieur... Nous avons perdu la totalité des signaux entrants. J'ai entendu une explosion suivie des cris de quelqu'un. On ne peut pas sortir. Si quelqu'un reçoit ce message, s'il vous plait –-
FIN DE LA TRANSMISSION.
C'était la dernière transmission du siège de l'Affiliated Press à New York. Le compte rendu de ce qui a suivi n'est pas concluant puisque les téléphones, internet, les réseaux cellulaires et les communications radio de longue portée ont cessé de fonctionner dans les jours qui ont suivi.
S'adapter à la vie sur la nouvelle Terre
Traduction requise (partielle ou totale) | |
Ce document a besoin de recevoir une traduction vers le français ! Vous pouvez vous aider des traducteurs suivants : Vérifiez vos textes, car copier coller tel quel le texte donné par le traducteur est une mauvaise idée ;) D'avance, merci de votre contribution !
|
A guide from your friends at the EMC
Arkfall. No event in human history has come close to matching the utter devastation that’s been left in its wake. Billions of souls lost, entire cities erased, strange plant and animal life infesting our once beautiful planet. Yet here we are, not even six months later, bravely picking up the pieces. We’ve all lost something. But in the process of starting over, we all have to ask ourselves: What does terraforming mean to me?
Have you lost family or loved ones? It’s a sad reality, but we have to realize we’re no longer living in the digital age. Many things we once took for granted are gone. That includes cell phones, the internet… even reliable ground and air travel. We’ve all lost people we care about. The EMC understands that it’s the not knowing that’s the hardest part. That’s why we’ve started a database of missing persons. If you’re still trying to get in touch with lost family and friends, please contact your local EMC outpost. And be patient: you will be faced with a long and maybe even fruitless process.
Do you plan on traveling? This is a strange new world, full of unknown dangers. The majority of our roads have been demolished. The landscape has been so radically altered that navigation can prove impossible. Bandits and highwaymen prey on the weak. Swift and unpredictable micro-climates swoop in and take travelers by surprise. But even more dangerous is the wide array of strange new plant and animal life released by the terraformers. Reports of sentient machines and enormous insects known as “Hellbugs” should give all but the most foolhardy pause. Do not travel alone. And do not travel unarmed.
Are you (or were you) a member of the workforce? Countless industries have been destroyed or rendered irrelevant, leaving millions unemployed and unable to provide for their families. Hard currency is meaningless, as people barter-and-trade for survival. We at the EMC are constantly looking for new talent, especially in the fields of construction and engineering. If you don’t fit these categories, don’t lose hope. We value any unique skills, and we offer training for anyone willing to sign our very reasonable contracts.
Are you a Votan immigrant? Terraforming showed no prejudice when it came to taking lives. We at the EMC understand that not every alien is the enemy. Many of you want nothing more than to live your lives in peace. That’s why we’re offering amnesty to any noncombatant Votan who presents him or herself to an EMC outpost. The process of becoming a registered alien is simple. You’ll find yourself in a comfortable EMC relocation camp with others of your kind before you know it.
Are you a member of the Earth Military Coalition? The war isn’t over, soldier. Arkfall may have paused the fighting, but it’s only halftime. Was this the Votans’ plan all along? To reshape this planet into their own image or die trying? We may never know. What is clear is that the enemy is out there and they mean to do us harm. Don’t believe the rumors that the EMC is fracturing. We are stronger than ever, but we need your help. Do your duty. Report to the nearest outpost where you will be reassigned to a new unit. And don’t forget–you’re still under oath. Disloyalty will be punished. But together, we can win this thing and take back our beloved Earth.
Strength and honor,
Colonel Lance Mashiko Earth Military Coalition June 14, 2030
Journal de terrain : la Bataille de Défiance
Traduction requise (partielle ou totale) | |
Ce document a besoin de recevoir une traduction vers le français ! Vous pouvez vous aider des traducteurs suivants : Vérifiez vos textes, car copier coller tel quel le texte donné par le traducteur est une mauvaise idée ;) D'avance, merci de votre contribution !
|
Taken from the journal of Renee Kirby, a survivor of the Battle of Defiance
December 25, 2030
These things I’ve seen here will stay with me for the rest of my life. I don’t know how to explain them. I don’t fully understand them. But I have to try. People have to know. It’s been almost a year since I buried my heart in an unmarked grave outside Spokane. My baby girl, not even five years old, taken far too soon. She never got to go to school, never experienced her first kiss—all those things we took for granted, those of us who remember the world that used to be. I’d been traveling with a group of refugees from city to city. Seattle to Portland, Salem to Sacramento. I was so blind with grief that I didn’t even realize where they were taking me: The Palace of Fine Arts in San Francisco. That’s how I ended up in a war zone.
The Bay Area was a wreck, just like the rest of the West Coast. Ravaged by terraforming. It was a miracle the building was standing at all, situated on a little patch of land surrounded by weird alien flowers. Some other displaced refugees had taken up residence, boarding up the openings and turning the rotunda into a makeshift shelter. The moment I stepped inside, I froze. Not just humans, but aliens as well. Like some weird hippie commune. Seeing them all living together, working together… it made my stomach turn. I mean, it was the Votans who took away my world. Took away my baby. They tried to be nice to me, offering dry ramen and some Vienna sausages in a can. But I refused. I just couldn’t look past my own grief. My rage. I wasn’t ready to accept them. Not yet, at least.
We stayed there for almost two months. Eventually hunger won out, and I took what the Votans gave me. But I stuck with the other humans. There was a father and daughter, Amelio and Rosa, who seemed nice enough. They said I should be more tolerant of the Votans, but I wouldn’t listen. They didn’t understand. How could they? We scavenged the surrounding buildings by day, listened to distant gunfire at night. Every night, the shots got closer and closer. Soldiers would come by sometimes, telling us we couldn’t stay here. Something big was coming, and we weren’t safe. A guy named Burgess, our self-appointed “leader,” told them to piss off. We weren’t going anywhere. Some idiot even spray-painted an old sheet and hung it outside like a flag. “Fort Defiance,” it said.
Then one day, this other group of soldiers showed up. Part of the 9th Division—the “Iron Demons” they called themselves. Captain Cooper, Lieutenant Nolan… the Geist brothers, Ben and Jered. You could tell by the look in their eyes these weren’t men you wanted to mess with. Too much time out in the world, I guess. They’d been fighting the Votans for weeks. They told us that two different armies had converged in San Francisco—a group of alien badasses called the Ekaru Kome had come up the peninsula, where they were met by the 9th Division EMC from the North. We were surrounded. It was only a matter of time before the battle landed on our doorstep. What were we supposed to do, Burgess argued? A lot of the refugees were sick. Moving would kill them. They argued for hours. Finally, the Iron Demons agreed to give us the night to get ready, but come morning we’d have to clear out. Until then, all we could do was wait. So I just sat there, thinking about my little girl and all the things that could have been. The gunfire started just after sunset. The Demons had barricaded the rotunda, but you could still see through slits between the boards and metal plates. The sky was mesmerizing, lit up by tracer fire and alien energy beams. I watched until one of the Iron Demons—Eddie Braddock, I think—pulled me away from the barricade and told me to get down. They fired back at the enemy in the darkness. It seemed to go on for an eternity, but eventually the shooting stopped. Cooper shushed his men, and we all listened. I never thought my ears would stop ringing.
Then, suddenly, a cry outside broke the silence. A baby’s cry. Braddock couldn’t keep me from the barricade. I saw a flash of white moving in the distance. “There’s a woman out there!” I told them. We watched as she ran across the no-man’s land, a shawl over her head, carrying a bundle in her arms. All of us, the soldiers, the civilians, started shouting to her. Over here! Hurry, hurry! She made a beeline for the rotunda, stumbled… but kept to her feet. Until a shot rang out—the one that cut her down. We all jumped as she slipped, landing in the mud, the bundle ripped from her grasp. She just lay there, unmoving. We all looked at each other. What were we supposed to do?
We couldn’t just leave her there, I found myself saying. Nolan and Cooper agreed. They started to move a loose board aside when some of the others chimed in. You can’t go out there, they said. You’ll be killed! Cooper and Nolan traded a look. Something passed between them, that kind of nonverbal thing you develop from years in the trenches, I’d guess. They raised their weapons over their heads and walked out to the fallen woman. We watched, terrified, waiting for them to get shot, too.
They reached the woman and knelt beside her. Cooper picked up the baby. They were saying something to each other, we couldn’t make out what, when another figure stepped from the darkness behind them. It was one of those big aliens—a Sensoth. He had the drop on them with this thing that looked like a rocket launcher pointed right at their heads. The soldiers beside me tensed up, ready to blow this guy away. But after a beat, the Sensoth lowered his gun. He whistled, and moments later a few other aliens stepped out of the darkness. Two Irathients and a Liberata. We watched in amazement as they helped Nolan pick up the woman and carry her back to the rotunda, while Cooper followed with the baby.
We pulled aside the boards and let them in. Blood had spread across the woman’s white robes. I took the baby from Cooper and carried her away from the sight. The baby was wailing. I whispered into her ear that everything was going to be okay. She started to quiet down. I pulled aside the swaddling that covered her face, and that’s when my heart leapt into my throat. The eyes staring back at me—those big, luminous eyes—were Castithan. I looked over at the mother. She was Casti, too. Lying on the floor, motionless. The Sensoth shook his head and covered her face. I felt hot tears on my cheeks as I held this woman’s baby. She was gone.
The Iron Demons didn’t leave the next day. Neither did the Sensoth and his friends. They stayed, protecting us. And a good thing too, because over the next week, the fighting got worse and worse. I tried to give up the baby to one of the Votan refugees, but they wouldn’t let me. I think they saw us together and realized I needed her as much as she needed me. I started talking to some of the aliens. After a while, I realized they weren’t so different from me. They didn’t kill my friends and family, no more than I’d killed theirs. We all just wanted this to stop. But it didn’t.
The shelling intensified, knocking down our barricades. We kept putting them back up, but it was pretty damn clear that they wouldn’t hold much longer. We were running out of everything—food, ammo. Hope. The big push came on the night of the 22nd. I sat in a corner, feeding the child as the others talked around the campfire. Burgess, the Iron Demons, the Votan soldiers. They tried to keep their voices down, but things were getting heated. Not angry, exactly… more like frustration. Weariness. Their conversation was interrupted when the radio squawked. It was some jerk named Bullwin, commander of the Iron Demons, ordering his men to advance on the enemy come morning. The soldiers stopped talking, stared at each other across the flames. There was a long silence while everyone waited for someone to make the first move.
Nolan was sitting near me, quietly loading bullets into a clip for his pistol, ignoring the others. One shell. Two. Three. I asked him what this meant. Were they going to start fighting again? Four, five, six. Nolan struggled to push another round into the clip as the spring grew taut. His hands began to shake. Seven, eight. The ninth shell slipped from his fingers, falling to the dirt. He sighed, picked up another round, tried to jam it into the clip. That one fell, too. He cursed, slamming the clip onto a table, sending the loose shells flying. I watched as he buried his head into his hands and wept. The soldiers talked across that campfire all night. I tried to eavesdrop, but I couldn’t hear what they were saying. I mean, what could they do? Bullwin made it clear that only one side was gonna come out of this fight alive. I clutched the little Castithan baby, watching her chest rise and fall. Eventually, her rhythmic breathing did a number on me too, and I joined her in sleep.
We awoke to more shelling. Worse than before. It was light outside. I didn’t know how long I’d been out. Men and women rushed across the rotunda, barking orders, trying to repair the barricades. A wayward shell hit the Palace, smashing through our defenses and setting the barricades on fire. I scrambled away as the heat rose up in waves. I saw Cooper, Nolan and the Sensoth, peering through the opening. They told us to get down, as bullets ricocheted across the building. I risked a peek outside. Soldiers everywhere, with us trapped in the middle. They were closing in, and there was nothing we could do about it. Cooper and the Sensoth looked at each other like they knew this was the end. Our last stand.
Cooper yelled for us to get to cover. I ran, carrying the baby with me. When suddenly, an explosion ripped through the air, practically shaking my teeth loose. I swear to God, I haven’t experienced anything that violent since Arkfall. The rumbling kept going and going. I thought the entire building was going to collapse around us. Then part of it did. Chunks of concrete fell from the ceiling. I tried to shield the baby as best I could, but suddenly I found myself buried in rubble. And everything went black.
I don’t know how long I was lying there in the darkness. But finally I felt the stone shifting around me. It was that Sensoth—Torc, I think his name was. He pulled me and the baby from the rubble. I looked around. The other Votans and soldiers were doing the same, helping dig civilians from the wreckage. We looked out over the city. It was a wasteland, charred and pitted as far as the eye could see, like someone had rubbed their thumb over a map of San Francisco and smudged it out. But somehow the Palace of Fine Arts was still standing. Fort Defiance. I could see other soldiers digging through collapsed buildings nearby—EMC helping Votans, Votans helping civilians. We were alive, thanks to these brave humans and aliens.
I should go now. Eleanor’s crying. I don’t know if that’s a proper Castithan name. But I’m not a proper Castithan mother. I hope she likes it. I hope she likes me. I guess we’ve both got a lot to learn. All I can do is try my best and remember what her mother sacrificed for her. What they all sacrificed.
We’ll be leaving tomorrow. We’re all so tired of fighting. Everyone just wants to start looking for the ones they’ve lost. Everyone but me, that is. Eleanor’s my family now. I think we’ll head down to Yuma, maybe grab a land coach back east. I don’t know what we’ll find out there. All I know is that we need to tell people what we saw here today. The actions of a few brave men and women—humans and aliens—who said enough is enough. I’m so grateful for what they did… these defiant few. People have to know.
Correspondances de guerre
Traduction requise (partielle ou totale) | |
Ce document a besoin de recevoir une traduction vers le français ! Vous pouvez vous aider des traducteurs suivants : Vérifiez vos textes, car copier coller tel quel le texte donné par le traducteur est une mauvaise idée ;) D'avance, merci de votre contribution !
|
EARTH MILITARY COALITION
Confidential Communiqué~
~~ SECURITY LEVEL PHOENIX ~~
Initiate Secure Text Relay Protocol
Decryption Key: EBC871X4
From: Colonel Marsh, 3rd California Division
To: General Clover, EMC Central Command
01.03.2031-14:32
General, by now I trust you’ve received my report on the incident of 23 December, what some are now calling the “Battle of Defiance.” Our engineers are still analyzing the cause of the explosion that wiped out the Ekaru Kome and a significant number of EMC troops. 3rd California Division didn’t move in until after the battle—we won’t have exact casualty numbers until the end of the month.
Our situation is precarious. We’ve detained several members of the 9th Division, Mechanized Infantry (the Iron Demons), who defied orders and were found to be fraternizing with the enemy. I had intended to court-marshal the lot of them, but now civilians are coming out of the woodwork in support of these men. They’ve begun calling them “The Defiant Few” and are lauding them as heroes. Any punishment may be met with public reprisals. Please advise.
From: General Clover, EMC Central Command
To: Colonel Marsh, 3rd California Division
01.17.2031-09:15
I’m well aware of the situation, Galen. Those idiot civilians have been telling their version of the events, and it’s spreading like wildfire. Command is worried that this peacenik movement could spread to our other units across the country. The center must hold. Deal with the 9th, but do it quietly. Ship them off somewhere—Denver maybe. Call it a peacekeeping mission. Just get them the hell out of the limelight. We don’t want to create any martyrs.
From: Colonel Marsh, 3rd California Division
To: General Clover, EMC Central Command
02.09.2031-22:57
I’ve done as you asked, Sir, but it may be too late. The situation is growing rapidly out of control. We’ve had over 600 desertions in the last 72 hours alone. Human and Votan civilians are demonstrating outside our bases in the northern sector. They’re demanding an end to the conflict. I’ve ordered my men to refrain from engaging the protestors, and there have been no incidents of violence. Yet. Awaiting further orders.
From: General Clover, EMC Central Command
To: Colonel Marsh, 3rd California Division
03.14.2031-17:39
Apologies for the delay. I’ve been monitoring reports from the West Coast, but things are getting political back home. The anti-war movement has infected our top leadership, and the people are clamoring for peace. The EMC is barely holding together as it is. There’s talk of disbanding it entirely and forming a new mixed-race government. We’re doing everything we can to control the situation.
From: Colonel Marsh, 3rd California Division
To: General Clover, EMC Central Command
03.18.2031-05:02
Disbanding the EMC? What do we do now?
From: General Clover, EMC Central Command
To: Colonel Marsh, 3rd California Division
03.23.2031-21:24
Initiate the Ludovico contingency. Relocate all Class-A weaponry to a secure location. Delete all priority echo communications, and shred hard copies of any strategic documents. Once that’s done, hold your position.
I still can’t believe it, but it looks like this thing’s really going to happen. They’re about to ratify this new “Earth Republic” constitution. It’s only a matter of time before armistice is declared. I expect that means we’ll be out of a job. So we wait… for now. Go with the flow. But make no mistake, Galen—this is not over. We will not give up this fight.
Votre futur vous attend !
Right now, millions of acres of pristine farmland are waiting for someone with the drive and the know-how to take advantage of a rare and wonderful opportunity. Come to the Midwest. Experience a new beginning in a new frontier. A place of untold riches, ripe for the picking. A place where everyone gets a fresh start. Own your own piece of the future!
Arkfall was a terrible disaster that displaced millions of people. Since then, squabbling factions have cropped up everywhere who want to tell you how to live your life. The Earth Republic, the Votanis Collective… hundreds of nickel-and-dime despots who think they know what’s best. So where’s a free-thinking person supposed to go? The Storm Divide has rendered most of North America uninhabitable. But right now, thousands of bold pioneers are making a new future for themselves in the Midwest—from Columbus to Louisville, Chicago to St. Louis. After everything we’ve been through, why trust your future to another so-called government? Be your own boss, the master of your destiny. Decide your own fate, and strike out for the promised land!
Some people worry that farming the terraformed landscape is too difficult. Don’t think small like they do—imagine the opportunities! Farming strange new fruits and vegetables presents new challenges, but also produces great rewards. The land is rich and fertile. Homesteaders just like you are already reaping the benefits. It’s an exciting chance for the races to start new lives in peace. A great place where families can grow up far from the horrors of the past.
Looking for a faster way to make some scrip? Every day, millions of prospectors make a killing mining the gulanite deposits scattered all across the new frontier. Vast motherlodes just inches under the surface. Even more rare and precious elements are discovered every day. Why wait for someone else to jump your claim? Grab some gear, and get out there! Who knows? You could strike it rich and make millions overnight!
Maybe digging for turnips or rocks isn’t your thing. Why not consider Ark Hunting? After all, money is just falling from the sky in this exciting new world. Frequent arkfalls mean an endless bounty for those with the skill and the stones to chase down this manna from heaven. All you need is a roller and a star to steer by. The rewards are only limited by your imagination. This is a new world. A new beginning. All it takes is a dream and the willingness to make it happen. Don’t wait for someone else to determine your fate. Come to the new frontier, and experience its majesty for yourself!